Dong…

Dong…

On y est. Minuit sonne au carillon,

Rendez-vous nocturne avec mes démons.

Je vais encore me perdre cette nuit,

Aller simple dans mes synapses, dans mon esprit.

Ne vous y aventurez pas, on trouve de tout dans ma tête,

Vous seriez terrifiés, des pensées que rien n’arrête,

Une infinité de créatures sans foi ni loi,

Aux multiples vices s’étendant partout, cachés jusqu’au bout de mes doigts.


A la lueur du jour, je les contiens, je les maîtrise,

Personne parmi vous n’imagine ce mal qui me vampirise,

Avec qui je m’acoquine à chaque coucher de soleil,

Rendant les nuits plus folles, bercées de douce terreur jusqu’à mon réveil.


Boulevard de cauchemars aménagé depuis ma tendre enfance,

Les gratte-ciel en remparts accompagnent mes nuits et se dressent fièrement face à tant d’offenses,

Dont je souffre au quotidien sans ne rien oser dire,

A la lueur de la lune je les intègre, ils me rendent fort, je ne souffre plus le martyre.


Le diable en moi se cache le jour, s’affirme à la nuit tombée,

Il veille bien au chaud, lové dans son four, le vent diabolique soufflant, minuit passé,

Des éclairs brillants animent mes nuits blanches de quêteur d’existence,

Les idées claires quand je prends ma revanche, seul face à moi-même et ce silence.


Ils sont mes meilleurs alliés, dans leurs yeux je ne souffre d’aucun jugement,

Ils se métamorphosent selon ma volonté, prenant une place de choix dans mon propre firmament,

Le paradis noir s’étend à perte de vue, s’allonge en période hivernale,

Il réchauffe mon corps, je m’y mets à nu, face à Belzébuth dans cet antichambre infernal.


Chaque nuit je fais un pacte avec l’outre-tombe, qu’il se répande de plus en plus et m’envahisse,

Qu’il s’anime et soit aussi puissant qu’une trombe, déchaînant ses vents violents et ses supplices,

Seul face à Lui je le tutoie, l’appelle à venger ce mal insidieux s’immisçant dans mes cellules,

Noyant ce qui pouvait rester de bon en moi, de maîtrise et de contrôle devant ces injustices qui pullulent.


Qu’il est doux ce vent cinglant à mes oreilles, soufflé par l’appel de la vengeance, il est suave, il est exquis,

Il est si fort, il n’a pas son pareil, avec lui je me sens brave, au bout de cette nuit,

Le carillon sonne, il est six heures, mes démons s’endorment dans mes rêves,

Le tocsin claironne, attention… le Messager diurne prend la relève…


Phoennyx – Mars 2022

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