Pianissimo.

La note est posée, là sur le piano.

La touche blanche invitant la noire en duo.

Doucement, malgré la fièvre du samedi soir, dans ce bistrot.

Au milieu de la cacophonie, commence un doux vibrato.


Piano.

La danse a commencé, aussi douce qu’un alto.

Deux cultures sur la piste, mêlées par un savoureux mambo.

La jeune vingtaine, tous deux sont frais, jeunes et beaux.

La partition est déroulée, invitant à y déposer de doux mots.


Mezzopiano.

La fièvre commence à gagner, qu’importe la couleur de peau.

La séduction opère, le monde s’estompe, la nuance montant crescendo.

Leur fougue de jeunesse s’exprime, il vibre pour Juliette, elle fond pour Roméo.

Promesse de beauté terrestre, espérance d’Eldorado.


Mezzoforte.

La nuance a changé, la fougue s’est enrichie d’une douce sensualité.

Projets de vie apparaissent, quelle troublante caresse, tous deux se sont accordés.

Loin d’être mélopée, leur chanson prend de l’assurance, le tempo effréné.

Tous deux sont virtuoses, de ce style qui en impose, en toute subtilité.


Forte.

Le cocon se dévoile, ils atteignent leur étoile, s’installent dans leur foyer.

Les notes se libèrent, brillantes telles une lumière, dansant sur tout le clavier.

Ils se connaissent par coeur, ils sont leur source de chaleur, puissante légèreté.

Puisant dans cette ardeur, alliances conférant grandeur, déployant toute leur clarté.


Fortissimo.

La passion de leur duo a laissé naître un brillant trio.

Nouveau soliste au tendre coeur, quelle divine candeur, symphonie passant au concerto.

Rien n’est mesuré, le métronome s’est emballé, donnant plus de brillance à ce divin cadeau.

Loin d’être un méli-mélo, de ce troisième temps naquit un harmonieux boléro.


Forte.

Quelques années ont passé, les deux amoureux explorent les joies de la parentalité.

Mélodie du bonheur, bientôt une petite soeur, le rythme est pris, bien cadencé.

Métissage en héritage, aventures quel que soit l’âge, à la croisée de deux sentiers.

Leur amour se consolide, sorti de sa chrysalide, par leur enfant sublimé.


Mezzoforte.

La nuance confortable, tous les rôles à parts égales, la vingtaine bien ancrée.

Leurs filles sont joviales, quel beau tableau familial, le petit dernier est pour janvier.

Forçant le respect, tous quatre vivent en paix, surmontant les difficultés.

Equilibrant leur vie, leur famille et leurs amis, avec la plus grande facilité.


Mezzopiano.

La mélodie continue, sept ans après ses débuts, prenant l’allure d’un rondo.

Ponctuée de fêtes familiales, symphonies dominicales, rythmées juste ce qu’il faut.

La nuance plus douce, absorbant les secousses, gérées d’une main de maestro.

Maîtrise de cette audace, restant toujours si classe, définition du brio.


Piano.

Sans jamais s’oublier, toujours aussi passionnés, roucoulent les deux tourtereaux.

Leurs moments à deux, sont plus rares mais si heureux, dans leur nid si chaud.

Débordant de tendresse, nectar de cette ivresse, rayonnant tel un halo.

Allumettes d’amour, étincelles de glamour, les rires en écho.


Pianissimo.

Les notes qu’on susurre, sont celles qui perdurent, point d’orgue de ce tango.

Ils ont renouvelé leurs voeux, ils ont fait des envieux, sous un soleil digne de Mexico.

Préparant leur avenir, baignés de sourires, ils transmettront leur flambeau.

Leurs enfants grandissent, eux deux qui les chérissent… c’est une autre histoire, fermons leur rideau…


Phoennyx – Avril 2021

Dédicace spéciale aux amis, qui se reconnaîtront, qui ont fortement inspiré l’écriture de ce texte.

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