Le peuple y est

A côté, et pourtant si loin

Toi le peuplier étranger, moi le pin parasol

Nos racines dans le même sol

J’hésite à me lancer à ta rencontre

Le désir est là mais la peur est tout contre

Différents langages : moi la force, toi le courage

Essayer sans succès de te faire rentrer dans la ronde

D’avoir des aiguilles, comme tout le monde !

Comment communiquer lorsqu’en apparence, tout nous sépare ?

Toi le peuple, et moi… la star.

Me perdre dans l’espace, rien ne me fait plus peur

J’aimerais pourtant voir tes couleurs, sentir tes odeurs, partager du Bonheur !

Comment faire… sans cœur ?

Danse

Danse ?

Danse ta transe !

Ne retiens pas ton geste, reste leste

Danse ta transformation

Informe-toi !

Tout est en toi, au fond de tes cellules ancestrales

En apparence isolés, nous sommes reliés

Se recentrer pour le sentir

Au cœur du cœur de soi-même,

Chercher le trésor et revenir de parmi les morts

S’amuser à oser s’exprimer

Et laisser glisser comme des mets sur mes papilles de papou empressé

Des mots à moitié macérés, acérés comme des couperets

Prêts à défendre mes idées, idéaux et idées hautes !

Tout prend sens dans cette conscience de résonner sans raison

Aux désirs des sons

Au plaisir de m’ouvrir aux flux et reflux de ce verbe dans ma bouche

Débouchant les endroits à toucher

Déterrant les trésors à montrer

Tous les mouvements ont droit de cité

Lumière sur l’opacité

Poussière de vivacité

Tristesse, colère, dégoût, gaieté

Impossible de s’égarer

Le corps… sait

Si je me sens corsetée, c’est que je n’ai pas écouté

Ce que je n’exprime pas, s’imprime

C’est primal, sinon déprime

De premiers émois en pires tortures

Tout se tord dans ce corps

Dénouons les nœuds inutiles !

Passons sur les plaisirs futiles

Et continuons d’agiter sous nos nez enfarinés

Les effluves de nos individualités

Les parfums de nos authenticités

Les trésors de nos corporalités

L’essor de notre humanité

Je suis, Tu es, Nous sommes

des cadeaux pour les autres

Funambule de soi-e