Je suis un piètre dragueur.

Pourtant, je suis bourlingueur.

La dernière femme avec qui j’ai eu une relation sexuelle ne prenait pas la carte bleue.

Elle n’était pas très sensuelle, je me suis dit sacrebleu.

Où c’est qu’on met les jetons, je ne suis pas habitué.

Sous sa douzaine de boutons, c’est une prostituée.

Je lui ai lâché un baiser manque de pot l’herpès est là.

J’étais vraiment scandalisé, elle s’appelait Manuela.

J’ai ouvert mon pantalon oui, je sais ce n’est pas convenable.

J’ai mis mon sexe de Zorro comme un acharné sur la table.

Et puis les gens sortaient couverts le capuchon est confortable.

Je lui ai donné 50 euros et mon numéro de portable.

Elle m’a laissé comme un zéro la soirée fut insupportable.

La première femme que j’ai vue nue, c’était à l’âge de quatorze ans,

dans un bouquin qu’un inconnu m’avait donné soi-disant.

Il y avait des taches sur les pages et puis elles étaient froissées.

On sentait bien le dérapage de ses idées mal placées.

L’anatomie en 4ème n’est pas facile à concevoir,

Les dessins m’ont effrayé, on m’a dit d’aller me faire voir.

Je croyais que le vagin était une maladie mortelle.

J’ai demandé à mon frangin qui était sur le minitel.

Il n’en savait pas plus que moi, il m’a montré des reportages.

Où il parlait des clitoris, on aurait dit des coquillages.

Pas frais, je pense vu l’apparence, j’ai failli tomber dans les pommes.

Depuis le jour de ma naissance, j’essaye de devenir un homme.

On m’a expliqué une fois, on m’a parlé de sentiment,

que les gens ont besoin d’aimer pour atteindre le firmament.

Que les pornos ne servent à rien et puis n’expliquent pas tout.

Parfois, les mecs sont des vauriens, mais des fois aussi ils touchent à tout.

Parfois aussi, ils ont du cœur même si ce n’est pas toujours un atout.

Alors j’ai pris l’ordinateur et je suis allé sur le net,

Je ne recherchais pas l’âme-sœur pour être tout à fait honnête.

Je me suis inscrit sur Meetic, on m’a dit, tu cliques, tu niques.

J’étais plutôt comme le commandant Cousteau perdu à bord du Titanic.

Je suis tombé sur Mélissa qui était mannequin photo.

Elle aimait la sauce harissa et elle disait avoir un bateau.

Je pensais qu’elle était une femme quand j’ai vu son profil

en fait, il s’appelait Robert, je crois qu’il était zoophile.

Tout ça pour dire que l’amour est une pochette-surprise.

Il faut avoir un peu d’humour pour se faire sucer la cerise.

Je vous aime toutes les dames, mais je ne sais toujours pas draguer.

J’ai même prié Notre-Dame pour apprendre à mieux naviguer.

Alors s’il vous plaît, soyez gentille la prochaine fois dites-moi oui.

J’aurais l’air con c’est une broutille, mais au moins, je serai réjoui.


Didier Picauron

D’après ses propres dires, Didier Picauron cherche à nous faire partager son univers particulier. Sombre ou lumineuse, sa façon de voir le monde est guidée par son cœur et son empathie.

Il tente aussi de nous montrer avec exactitude la nature de ses sentiments face à l’amour perdu ou bien face à la maladie.

A travers ses textes, il cherche à montrer comment il fait face aux obstacles qu’il rencontre.

Né en 1982 dans le Sud-ouest de la France, son goût pour la lecture et la littérature en général se fait sentir très tôt.

Il apprécie d’ailleurs beaucoup le travail d’auteur comme Victor Hugo ou bien d’Agatha Christie.

Du côté de la poésie, son attrait pour le classique est important, ses idoles : Edgar Allan Poe et Baudelaire.

Ensuite, il s’intéresse au slam et à la chanson. Il explore les tréfonds de l’âme humaine, son propre vécu ainsi que son histoire.

Parfois il abordera des sujets comiques comme l’adolescence ou le rapport à l’amour, comme c’est le cas par ce texte « Carte bleue ».

Facebook
Facebook
LinkedIn
LinkedIn
Share

Aucune réponse

Laisser un commentaire

Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial