Petite vie bien rangée, appart’ tiré aux quatre épingles,
Ca manque de vie dans son QG, il faudrait parfois que ce soit la jungle,
Mettre là-dedans un peu le bazar, mais en toute modération,
Cette vie-là c’est son histoire, elle ne manque pas de réflexion.
Il commence sa vie dans un taudis, les nuits rythmées par les kalach’,
Le petit Aymen a vu le jour en Syrie, il est habitué à ce quotidien complètement trash,
Il ne rêve que d’une seule chose, être sûr de se réveiller le lendemain,
Pouvoir quitter cette vie qui explose, être serein auprès des siens.
Le jeu du chat et de la souris commence, il a quatre ans, il est en fuite,
Après une survie au goût bien rance, avec les siens, il se barre bien vite.
Heureux concours de circonstances, sort de ce pays, n’y retournera pas.
Ses parents ont mis le cap vers la France, ce n’est pas maintenant, l’heure de son trépas.
Aymen a grandi, il a six ans, découvre l’Hexagone et ses valeurs,
Il croyait les combats finis, malheureusement, ce n’est pas la fin de ses malheurs.
Arrivée l’école primaire, il a appris bien malgré lui, ce qu’était le racisme,
Mais Aymen a son caractère, c’est bien fini, le temps du mutisme.
Il a la chance que ses parents s’occupent de lui, l’éduquent vraiment, le prennent en main,
Lui comme toute sa fratrie, grandissent dans un monde de tolérance, ils le vivent au quotidien.
Ils ont appris à dire merci, à ce beau pays qui les a accueillis,
Il s’est adapté, il s’est fait des amis, c’est bien maintenant, l’début de sa vie.
Ressortissant Syrien, après plusieurs années de scolarité française,
De la France, il veut en devenir citoyen, il s’y sent bien, il a ses aises.
Il a rempli plusieurs pré-requis, bientôt majeur, il veut prendre son destin en main,
Il veut lui rendre tous les honneurs, il veut que ce soit derrière lui, l’époque des crève-la-faim.
Dans cette attente, il se fait un sang d’encre, depuis que les papiers sont remplis.
Pourvu que ce soit la fin de la tourmente, il a jeté l’ancre, que se passera-t-il si l’Etat ne veut pas de lui ?
Tous les jours, il patiente, guette le facteur et les nouvelles.
Trois jours plus tard, à midi trente. C’est officiel ! Il est bien là, le bout du tunnel.
Les années passent, devenu jeune homme, il touche du doigt la vie adulte,
Maintenant étudiant à la Grosse Pomme, merci la fac, aujourd’hui il exulte.
Il est bien loin, le temps des bombardements, la peur au ventre, près de Damas.
Aujourd’hui il n’est plus migrant, il est français expat’ aux States, c’est quand même bien plus classe.
Après les extrémismes de son enfance, son quotidien est devenu stabilité.
Il a de la chance, quand il y pense : plus d’inquiétude, il a rejoint les beaux quartiers.
Et pourtant, il rêve encore d’aventures, un peu de folie, mais maîtrisée,
C’est pas l’appel des belles voitures, ou d’un quelconque train de vie aisé.
Il se sent seul dans son appart’, il aim’rait bien un peu de compagnie.
Il est timide, ce n’est pas de la tarte, pour séduire, dans sa tête, c’est la zizanie.
Il en a mené pourtant, de ces combats, il se dit que c’est sûrement pas la mer à boire.
Et pourtant à ce niveau-là, c’est pour être deux, ce n’est pas la même histoire.
Il va se jeter à corps perdu dans cette quête, après tout il est revenu de loin.
La belle Juliet est sa conquête, non, il ne veut plus rester seul dans son coin.
Elle habite dans son immeuble, cinquième étage, lui est au huit,
Il se lance, pour le plus beau de ses voyages. Interdit pour lui de prendre la fuite.
La séduction a commencé, d’un coup de sonnette, ils sont au bar,
Limite plus vite que sur internet, c’est déjà le début d’une belle histoire.
La belle rouquine est sous le charme, ils se dévoilent, et rient à deux,
Il la taquine, malgré le vacarme, il a le sentiment qu’avec elle, il serait heureux.
Sans trop se presser, ce serait trop bête, de se saborder pour une question de cadence,
Il aime la compagnie de la belle Juliet, avec elle, il veut vraiment se donner cette chance.
Ils prendront le temps de se découvrir, à eux deux, le destin leur sourit,
Leur histoire reste à écrire, mais chut ! respectons l’intimité de leur vie…
Phoennyx – Août 2020
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