Dans ses bras j’ai morflé

Et depuis je prends des cachets

Pour aller chez Morphée


Mon rêve était de voir Murphy

J’ai vu plutôt Orphée balafré,

Oubliée, la philo d’Onfray


Dans mes draps j’ai smurfé

Et je vois toujours ces cauchemars

Qui font du Street Dance sur mon oreiller


Réveil en soubresaut,

Décor blanc, pour une nuit noire,

Gasp mi-conscient en plein hosto,

Fin des grands huit et du cauchemar,

Air pur remplaçant les murs,

Accueilli par l’immaculée, début de nouvelles aventures…


Aux zébras j’ai surfé

Sur des rayures de piétons

Et j’ai collé des passages surfaits

À mes nuits de béton


Dans ce fatras j’ai nerfé

Des sommes astronomiques

Qui m’ont mis la tête au carré


Carrément fouillis

Feuilles d’or amassées

Lune de fiel onéreuse


Dans ce bras j’ai gonflé

Noyé, gorgé d’éclipses, Rapid Eye Movement pour tout mascara

Ployé sous des résonances, j’ai mesuré les Deltas

Qui séparent une mort bien conservée des vivants rêvés

Et tout bas j’ai ronflé

Ces sentences bavassant d’emphase

Qui s’évaporent aux réveils brumeux de la vase


L’organisme se développe

Source de vie en plein essor

Tel un Ulysse pour sa Pénélope

Aux antipodes des sécheresses du Mordor


Dans ces bas j’ai enflé

Et de ce pas j’eus tôt fait de mater des shivas dénudées

Dans la soie j’ai boursouflé mes paluches d’opale sur leur chair azurée

Et dans mes draps déformés

Depuis l’arête d’un cri d’orfraie

J’ai glissé vers ces flaques formées de regrets

Celles où revenir au monde vient tout déflouter


Pause.

Plus de prose.

Rupture pas palpable,

Naturel à pleine balle.

Rythme entré,

Métronome bien fixé.

Myocarde connecté,

Pas de moutarde qui monte au nez,

Mais plutôt, bien senties,

Les flaques d’eau à portée de clapotis.


Dans les gravats éborgnés

J’ai traversé des révolutions insensées

Où des millions de murs brisés chantaient des 20 septembre

Et dans ces cous d’Etats tranchés j’ai bu aux assemblages de la liberté

Qui pleuvaient aux cieux rougis de ma chambre

Quand un parfum de café vint tout raviver


Dans les bars performer

Détaler des tapis roulant des gamelles

Au labyrinthe épique gagner la course-poursuite

Et soulever des phrases lourdes comme une ombrelle

Enucléer le démon smaragdin qui abouche au vertige

Se gainer de glace, élargir la place, précéder l’harmonie d’un tout petit espace

Et de cette vague qui engloutit la fièvre surgir au silence ensué

Se demander si on n’a pas tout niqué

Si on est pas ensuqué

De s’être réveillé


Dans ses bras j’ai morflé

Et je prends encore des cachets

Pour rester chez Morphée


Zlatko Gamic & Phoennyx – mai 2021


Poème né à quatre mains avec la collaboration de Zlatko Gamic, issu du collectif Slam Message Service. Suite à plusieurs années de créations du collectif SMS, ils projettent d’éditer un recueil de poésies, où ce texte y figurera. 

Bravo le SMS !

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