J’ouvre mes yeux en avril, journée chaude, j’en perds haleine.

Il fait chaud comme un fournil, je quitte alors mon eden.

Du monde autour de moi, qui vient là ? Maman et papa ?

Je connais ces voix.

Ils semblent à l’aise dans ces contrées.

Je me sens rassuré.


Un an déjà défilé, disent-ils. Retour au mois d’avril.

Les champs de colza sont bien là, papa adore ça.

Odeur de cire, de gâteau au chocolat.

J’entends les rires et les hourras.

Pourtant, la musique sonne faux.

Ces sourires ont un air si mélo.

Maman fait des photos, papa… se retrouve de dos.


Un an plus tard, toujours cette même rengaine.

Je le vois bien, il a le cafard. Et pourtant, il en a, de la veine.

Il a une maison, femme et enfants, cela lui suffit-il ?

Retour à ce foutu mois d’avril.

Trop longtemps que papa reste à la maison,

J’entends le mot dépression.

Quai-je fait ? Papa, regarde-moi !

Je le vois plus à la maison, mais… c’est comme s’il n’était pas sous le même toit.


Changement de rythme depuis l’année dernière.

J’ai changé d’école, maman m’a emmené loin de notre chaumière.

Papa s’est maintenant ressaisi, je l’ai bien retrouvé.

Comme si pendant tant d’années il s’était endormi, maintenant il s’est réveillé.


Papa et maman, c’est maintenant terminé. Il a repris confiance dorénavant, il essaye même de nouvelles activités.

Quoi par exemple ? Ecrire ce texte et slammer.

C’était sa première ce soir, au Rouge Mécanique,

Devant vous, son premier public.


Y en aura-t-il d’autres ? On verra, rien n’est décidé.


Merci de l’avoir écouté.


Phoennyx – Octobre 2018

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