Depuis tout petits, nous avons grandi dans cette illusion

Que nos voix d’artistes avaient leur place sans aucune dérision,

Tu penses nous ôter aujourd’hui les mots de la bouche,

Insidieusement, tu changes aujourd’hui ton fusil d’épaule, tu l’as même bien rempli de cartouches.


Pour toi, chacune de nos existences a-t-elle la moindre valeur sur l’autel du trauma ?

Les années 2020 bâillonnés, c’était quand, les ovations à l’agora ?

Quels que soient nos arts, tu ne nous accordes pas la moindre considération,

Face à tes gigantesques œillères, obligé de faire preuve d’adaptation.


A toi la République en tache, qui continue de légaliser le statut d’intermittent du spectacle,

Tu crois que nous artistes, allons nous taire, que notre engagement se finira en débâcle ?

L’Histoire a créé la Francophonie, aujourd’hui tu la qualifies de non essentielle,

Ne compte pas sur nous pour que cette histoire se termine comme celle d’Orwell.


Aujourd’hui nous prenons le micro et nous te le clamons haut et fort :

La Culture française n’en arrivera pas au point mort.

Fort du verbe, gare à toi, nombreux sont les lauréats de prix d’éloquence,

Honte à toi si tu crois que nous autres artistes et orateurs sommes dupes de tes manigances.


Imposteur, tu es allé même jusqu’à créer le Ministère de la Culture,

Le Palais-Royal aujourd’hui en est réduit à une pauvre sépulture,

Tombeau d’une aura qu’aujourd’hui tu renies jusqu’à son existence,

En conséquence cette année, elle est nettement moins tendre, notre Lettre à France.


Tu n’entends pas gronder le sang bouillant de l’appel de la Vie ?

La vraie, celle qui te prend aux tripes, celle qui se nourrit de ce que tu lui interdis ?

La fibre artistique, l’appel de la Culture, l’ouverture d’esprit qui semble te faire défaut ?

Franchement, ce n’est pas étonnant, provenant du plus démago des mégalos.


Tu ne les entends donc pas, ces cris, ces SOS qui partent dans ton vide sidéral ?

Toi Jupiter, imposant, égocentré, les cris du coeur se perdent loin de ta force orbitale,

A des années-lumière d’un début d’ersatz de considération,

Ne pense pas que sur ce plan, te sera accordée la moindre absolution.


Danse, sketches, concerts, slams, théâtre sont à l’arrêt depuis un an,

Ne confonds pas arts scéniques et arsenic, à la fin on peut s’en sortir vivant !

Est-ce cela pour l’Etat, le début de la muselière de l’esprit ?

Comme des animaux à qui pendant trop longtemps, la Justice n’accordait pas le moindre crédit ?


Le virus de la pandémie de COVID-19 fait perdre le goût et l’odorat,

Pour toi c’est l’écoute de tes confédérés que t’a fait perdre la gestion du corona.

Messieurs, Mesdames, concitoyens et concitoyennes de l’Etat et du Gouvernement,

Ne pensez pas que vous nous ôterez la foi de nos vies, de nos passions, avant l’écartèlement.


A vous, chers fonctionnaires de l’inculture, protégés par votre palais d’ivoire,

Auriez-vous encore oublié nos racines, les détails de notre Histoire ?

Que restera-t-il de ce rayonnement culturel, soumis au diktat de la précarité ?

La question se posera bien au-delà de ces indécisions unilatérales, pour restrictions liées à la santé.


Alors aujourd’hui, j’écris ce texte comme un profond cri du coeur,

Comme l’ont fait et le feront d’autres artistes, avec toute leur ferveur,

On est nourris de cela, alors attention aux conséquences,

La plume rouge sur papier immaculé, terminé le temps de la déférence.


Phoennyx – Février 2021

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